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La Oumma, la meilleure communauté selon le Coran et en Islam

S3.V110 ; S3.V104

 

Prêche après prêche, ce doux poison est instillé en nos veines, notre Oumma serait la meilleure des communautés, elle aurait été élue par Dieu. Quoi de plus réconfortant lorsqu’on est en bas de l’échelle sociale et quoi de plus triomphant quand on domine. Ce sentiment de supériorité, intériorisé comme extériorisé, infuse dans le cœur des musulmans soit la patience soit la violence. Selon sa réception et la foi de chacun, il peut être péché d’orgueil ou péché d’hypocrisie. Ce paradigme théologique que nul n’ose remettre en question de peur d’être écarté de cette élection communautaire, non pas par Dieu mais par ses pairs, justifie à lui seul qu’il n’y ait en nos esprits ni Salut universel ni pluralité religieuse possibles. Seul l’Islam en tant que religion est ainsi agréé par Dieu et, en dehors de nous, point de Salut de l’âme. Cependant, nous ne sommes pas seuls sur le marché du Salut et tous se disputent le Pardon divin par anathématisation réciproque, le Paradis est l’otage de nos désirs d’ici-bas, l’Enfer offert aux autres en promotion ! Or, nous avons montré que ces affirmations théologiques n’ont aucun fondement coranique et, autant les religions monothéistes sont exclusivistes, autant le Message du Coran est inclusiviste. À cette fin, il affirme sans ambiguïté le Salut universel pour tous les croyants agissant vertueusement et soutient la pluralité religieuse au nom de l’Amour universel de Dieu.[1] Néanmoins, lors de sa construction historique, toute nouvelle religion recycle à son avantage les matériaux de sa concurrente, aussi la prétention à être le « Peuple élu » propre aux Juifs a-t-elle amené les Chrétiens à se vouloir la « Nation élue » et les Musulmans à revendiquer à mi-chemin entre ces deux conceptions le statut de « meilleure Oumma/communauté religieuse ».

 

• Que dit l’Islam

Puisque l’Islam se considère être la seule religion agréée par Dieu, il n’est donc pas surprenant que les musulmans se répètent en boucle : « Nous sommes la meilleure des communautés ». L’on entend par là la seule communauté religieuse qui détienne la vérité non altérée révélée par Dieu, la seule qui entrera au Paradis et la plus glorieuse ici-bas, quand bien même la situation de ladite communauté soit à ce jour plus que dégradée. Cet édifice théologique apologétique conçu à l’époque où l’Islam dominait le monde connu repose sur l’interprétation d’un verset-clef auquel les exégètes donnent le sens suivant, parfaitement reproduit par la traduction standard : « Vous êtes la meilleure communauté/khayra umma qu’on ait fait  surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah. Si les gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux, il y en a qui ont la foi, mais la plupart d’entre eux sont pervers. », S3.V110. L’argument divin semble d’autant plus imparable qu’il est au bénéfice des musulmans !

Ce confortable statu quo pose pourtant problème. Se supposer supérieur aux autres, le principe même de l’élection communautaire, est en soi raciste, ségrégationniste, suprémaciste.[2] Se sentir investi d’une légitimité divine à ordonner  le bien et combattre le mal : « vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable » est en soi autoritariste et potentiellement dictatorial. Par ailleurs, comment comprendre que le mérite personnel puisse être conditionné par la supériorité collective alors même que le Coran répète sans cesse que le Jugement Dernier sera strictement individuel ? Se penser membre de la meilleure des communautés nous amène, alors que nous sommes depuis plusieurs siècles en une situation socioculturelle et économico-politique calamiteuse, à énoncer que les musulmans ne retrouveront leur grandeur que lorsqu’ils appliqueront stricto sensu l’Islam puisque cette religion est le fondement même de ladite Oumma élue. De Malek Bennabi à Daesh, ce postulat infiltre les cœurs et les esprits bien que ce ne soit pas un projet d’avenir, mais de passé ! Nulle civilisation ne se construit en regardant derrière elle. Enfin, et surtout, parce que si le Coran « …provenait d’un autre que Dieu, ils y trouveraient, certes, de nombreuses contradictions »[3] il n’est donc pas rationnel et admissible de croire à l’élection d’une communauté religieuse, quelle qu’elle soit, alors qu’il est dit : « Il n’en est point selon vos désirs ni selon les désirs des Gens du Livre, mais qui commettra un mal en sera payé, et il ne trouvera contre Dieu ni allié ni secoureur. Mais qui aura œuvré en bien, homme ou femme, en tant que croyant…ce sont ceux-là qui entreront au Paradis, et ils ne seront pas lésés d’un iota. »[4]

 

• Que dit le Coran

La traduction littérale du verset référent est la suivante : « [Ô Gens du Livre !]Vous avez été/kuntum une excellente communauté/khayra ummatin suscitée pour les hommes/li–n–nâssi. Vous incitiez au convenable, condamniez le blâmable, et vous croyiez en Dieu. Si les Gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux ; parmi eux il y a des croyants, mais la plupart  sont des déviants. »[5] Les différences d’avec la formulation interprétative propre à la traduction standard précédemment citée vont être explicitées par l’Analyse littérale.

– Concernant l’Analyse lexicale, il ne nous est guère possible dans le cadre du présent travail d’analyser la totalité des 62 occurrences du terme-clef umma. Nous rappellerons donc que selon l’étymologie les sens premiers de la racine arabe amma : se diriger, se proposer, se porter en tête, indiquent que le terme umma avec le sens de communauté ne peut qu’avoir été artificiellement classé à cette rubrique.[6] Le terme umma, est vraisemblablement un très ancien emprunt,[7]: soit à l’akkadien ummatu[8] soit à l’hébreu אמח/ummah terme signifiant tribu, peuple. Le Coran atteste cette origine et de cette signification précise au verset suivant : « Nous les séparâmes en douze tribus/asbâ, [douze] peuples/umam », S7.V160, umam étant ici le pluriel de umma. Cependant, dans le Coran, cet emprunt signe principalement un déplacement conceptuel puisque le terme arabe usuel pour désigner une assemblée ou un groupe important d’individus est essentiellement qawm. Au-delà d’une certaine polysémie connue du terme et de l’usage coranique en la matière, il est donc justifié de retenir en certains cas pour umma le terme communauté au sens large de groupe uni, union ou association de personnes. Sans prétendre ici à l’exhaustivité, certaines occurrences coraniques éclairent notre sujet. Ainsi, un long passage de S2, vs124-141, est relatif aux liens abrahamiques et, après avoir évoqué le moment fondateur d’une communauté monothéiste pour Abraham et ses descendants, v128, le Coran conclut au sujet de Jacob, petit-fils d’Abraham par Isaac, et de ses fils : « Cette communauté/umma est, certes, passée. Lui revient ce qu’elle a acquis et vous revient ce que vous aurez acquis ; vous ne serez point questionnés quant à ce qu’ils œuvrèrent. »[9] Contextuellement, il est clair que le terme umma désigne ici une communauté de foi transgénérationnelle réunie autour d’un rite commun, il est donc cohérent de rendre avec plus de précision cet emploi coranique de umma par communauté religieuse. Puis, à partir du v135 vont être évoqués les juifs et les chrétiens en ce qu’ils se réclament eux aussi de la lignée abrahamique et le v141 conclura le débat exactement selon les mêmes termes que le v135. Nous retrouvons cette même signification en un verset où l’emploi de umma s’applique à l’ensemble des religions : « Et si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous [musulmans et Gens du Livre inclus][10] une seule communauté religieuse/umma, mais il en est ainsi afin que vous puissiez exprimer ce qu’Il vous a donné. Rivalisez donc en bonnes œuvres, c’est vers Dieu que vous retournerez tous ensemble, et Il vous informera sur ce en quoi vous divergiez. »[11] Enfin, nous citerons un verset qui établit sans aucune ambiguïté cette notion de communauté religieuse : « À chaque communauté/umma Nous avons donné une forme de piété/mansak[12] à laquelle ils se consacrent… », S22.V67.

– Du point de vue de l’Analyse contextuelle, S3.V110 s’inscrit en un passage coranique relatant une vive polémique due à une faction des « Gens du Livre » de Médine. Ceux-ci s’opposaient théologiquement à la prédication de Muhammad et appelaient les primo-musulmans à se désolidariser du Prophète. Il est dit en cette critique coranique qu’une partie schismatique des Gens du Livre, de manière générale, s’est égarée et que ses opposants médinois sont de même nature, v105. C’est en ce contexte que s’entend notre verset qui ne s’adresse pas aux musulmans, mais aux Gens du Livre et à ceux qui parmi eux dévièrent. La détermination contextuelle des allocutaires premiers explique donc, notre segment initial : « [Ô Gens du Livre !] Vous avez été une excellente communauté suscitée pour les hommes ». Cette notion capitale pour la compréhension du verset est aussi directement confirmée aux v113-115 : « Mais ils ne sont pas tous pareils ! Il est parmi les Gens du Livre une communauté/umma droite, ils récitent les versets de Dieu aux heures de la nuit, se prosternent. Ils croient en Dieu et au Jour Dernier, incitent au convenable, condamnent le blâmable, et rivalisent en bonnes œuvres, ceux-là sont vertueux et, quelque bien qu’ils fassent, il ne leur sera pas dénié. Dieu connaît parfaitement ceux qui le craignent pieusement. »[13] Il est donc indiscutablement établi que notre v110 ne concerne pas les musulmans, mais les Gens du Livre à qui il adresse un rappel « [Ô Gens du Livre !] Vous avez été une excellente communauté suscitée pour les hommes ». Il est de la sorte rappelé aux Gens du Livre, ici juifs et chrétiens, qu’il fut un temps où leurs communautés formaient une excellente communauté/umma de croyants, mais que leur situation a théologiquement évolué défavorablement même s’il reste encore « parmi eux des croyants ». Il leur est de ce fait demandé de revenir à la vraie foi : « si les Gens du Livre croyaient », car cela « serait meilleur pour eux », v110. Nous disons à la vraie foi puisqu’il ne ferait pas sens de supposer que lesdits Gens du Livre n’aient point la foi et qu’il est clairement indiqué en la conclusion du verset la notion même de déviation de la foi : « mais la plupart  sont des déviants ».[14] À cette fin,  il leur est précisé que le modèle à suivre existe encore parmi eux : « il est parmi les Gens du Livre une communauté/umma droite », v113.

– Concernant l’Analyse sémantique, plusieurs points retiennent l’attention. Tout d’abord, nous ferons observer que le verbe “être/kuntum initiant ce verset est en mode verbal dit de l’accompli/al–mâḍî, ce qui correspond à un temps passé français, d’où notre « vous avez été/kuntum » au passé composé. Or, l’Exégèse et ses traducteurs rendent ce temps passé par un présent : « vous êtes », car, effectivement, si ceci avait concerné les musulmans il aurait fallu que ce soit formulé en mode présent, et nous verrons que tel est bien le cas au v104. Ce choix erroné a donc été nécessaire afin que ce que l’on considère comme étant une élection communautaire se rapporte aux musulmans. Cependant, de toute évidence, la locution « vous avez été une excellente communauté » vise les Gens du Livre en leur rappelant donc leur statut passé. Ensuite, la notion même d’élection, c’est-à-dire de « meilleure communauté/khayra ummatin », est une interprétation orientée. En effet, dire d’une chose qu’elle est la meilleure parmi d’autres ne suppose absolument pas que Dieu l’ai élue au-dessus des autres, mais simplement que ses qualités propres la déterminent comme étant meilleure tant qu’elle maintient cet avantage. L’on peut donc être le meilleur dans un domaine sans pour autant qu’une quelconque élection divine n’ait été nécessaire ou impliquée. Rien en ce verset n’indique une telle élection puisqu’au contraire, nous l’avons fait observer, il s’agit d’un simple constat quant à une situation passée alors que la notion d’élection est valable pour tous les temps, transcendante. De plus, il n’est pas dit la meilleure communauté suscitée parmi les hommes/fî–n–nâssi, ce qui pourrait avoir une fonction élective, mais « pour les hommes/li–n–nâssi », ce qui change radicalement la perspective : être bénéfique pour autrui ne signifie pas que l’on soit meilleur que les autres. Il est donc pleinement justifié que pour l’adjectif khayr nous retenions excellent plutôt que la compréhension au superlatif : le meilleur, d’où notre « vous avez été une excellente communauté suscitée pour les hommes ».

– Nous avons donc pu constater que le texte de ce segment-clef a été forcé de diverses manières, non sans intention. Comme nous nous en sommes régulièrement expliqué, la démarche exégétique classique fut en réalité bien souvent inverse, l’exégèse consistant à expliciter le sens alors que nos exégètes ont cherché dans le Coran des versets candidats qui pourraient accepter le sens qu’ils désiraient. Présentement, obtenir un argument coranique justifiant leur volonté de concurrencer les statuts de « Peuple élu » et « Nation élue » auxquels prétendaient respectivement nos prédécesseurs. Pour parvenir à cet objectif, il a donc fallu que l’Exégèse décontextualise le v110, modifie la sémantique du segment-clef et, surtout, qu’elle l’isole de son propre verset afin qu’aucun rapport avec « les Gens du Livre » ne puisse être perçu.

– Enfin, l’analyse de la cohérence et de convergence coranique[15] met en lumière un argument à contrario décisif. Nous avons démontré que notre verset-clef ne s’adressait qu’aux Gens du Livre et qu’il ne postulait pas non plus d’une éventuelle élection des juifs ou des chrétiens, mais qu’ils pouvaient encore revenir à la voie droite de leur religion et être ainsi ce qu’ils avaient été : « une excellente communauté suscitée pour les hommes ». Cependant, dans la logique d’exposé du long passage coranique en lequel notre v110 s’inscrit, l’on doit relever la recommandation suivante : « Qu’il soit/takun[16] donc parmi vous une communauté/umma qui appelle au bien, incite au convenable et condamne le blâmable ; ceux-là auront réussi. », v104.[17]  Ce verset s’adresse sans conteste aux seuls musulmans et son propos est équivalent à celui de notre v110 dont nous avons montré que la notion d’« excellente communauté » était commentée par les versets 113-114 : « ils croient en Dieu et au Jour Dernier, incitent au convenable et condamnent le blâmable », termes similaires à ceux de ce v104. Le Coran indique donc aux musulmans et aux Gens du Livre la même voie : s’efforcer d’être au nom de leur foi une « excellente communauté » au service de l’autre : « pour les hommes ». Or, comment le Coran pourrait-il d’une part exhorter des musulmans [« parmi vous »], et non pas tous les musulmans en tant que communauté/umma, à s’efforcer d’être « une communauté/umma droite » et, d’autre part, affirmer que tous les musulmans appartiennent de principe à la « meilleure des communautés » religieuses existantes ! Il y a là une contradiction flagrante qui invalide à elle seule la compréhension quasi canonisée par l’exégèse musulmane et fortement constitutive de l’imaginaire collectif.

Au final le Sens littéral de notre verset est le suivant : « [Ô Gens du Livre !]Vous avez été/kuntum une excellente communauté/khayra ummatin suscitée pour les hommes/li–n–nâssi. Vous incitiez au convenable, condamniez le blâmable, et vous croyiez en Dieu [mais vous avez dévié de la voie droite ]. [mais] Si les Gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux ; parmi eux il y a des croyants, mais la plupart  sont des déviants. », S3.V110.

 

Conclusion

Le postulat théologique islamique : Nous sommes la meilleure des communautés n’a pas de fondement coranique, car la locution coranique khayra al–umma ne signifie pas la meilleure communauté, mais une « excellente communauté » parmi d’autres. De fait, l’Analyse littérale  a démontré qu’il n’y a en ce verset-clef aucun élément indiquant une quelconque notion d’élection divine. En réalité, au travers des vs104 et 110 et du passage en lesquels ils s’inscrivent, le Coran appelle toute communauté religieuse/umma à s’appliquer au bien et à tenter d’être une « excellente communauté » au service des autres : « pour les hommes ». En cela, rien n’indique ni ne repose sur une quelconque élection divine, mais sur une saine émulation interreligieuse à faire le bien afin que tous « rivalisent en bonnes œuvres, ceux-là sont vertueux », v114, démarche excluant la moindre notion de supériorité, l’agir vertueux n’est pas compatible avec la prétention.

Par ailleurs, la croyance musulmane en son élection divine : être de principe et pour toujours la meilleure des communautés, a des conséquences directes sur la violence interreligieuse. Le fondement dogmatique de toutes les guerres de religion, de toutes les formes de violence religieuse, relève des trois exclusives[18] envoyant l’autre irrémédiablement en Enfer. Or, le ferment toxique de cet exclusivisme est le sentiment d’appartenance à un groupe élu. Le mécanisme d’une telle visée est identique qu’il s’agisse du « Peuple élu » de la « Nation élue » ou de la « Communauté élue », cf. Violence, religions, l’Islam et le Coran. Cette prétention à une élection divine est aussi source de violence intra-religieuse puisque depuis toujours des groupuscules takfiristes/excommunicateurs massacrent d’autres musulmans en prétendant être les seuls représentants de  la “vraie meilleure des communautés” et que l’histoire de toutes les religions montre de même les luttes fratricides qui les ont déchirées, cf. idem.

Le Coran rejette la prétention de toute religion à une quelconque élection, à sa supériorité supposée et à son passe-droit divin au Salut, y compris donc ce même dogmatisme soutenu par l’Islam. À l’opposé des religions qui toutes unissent leurs membres au détriment de l’autre, le Coran dépasse le fait religieux et rassemble la Communauté de tous les croyants au service de l’autre. De fait, l’ensemble des versets-clefs que nous avons mentionnés démontre que pour le Coran ce sont tous les croyants, notamment ceux des trois religions sœurs-ennemies,  qui sont invités à agir vertueusement au nom de leur foi en Dieu. Telle est leur égalité et aucune de ces confessions ne forme de principe ou de droit une quelconque communauté élue.

Dr al Ajamî

 

[1] Sur cette différence essentielle entre Le Coran et l’Islam, voir : Le Salut universel selon le Coran et en Islam ; La pluralité religieuse selon le Coran et l’Islam ;  L’Amour de Dieu selon le Coran et Islam, l’Amour universel.

[2] Il ne s’agit pas là de spéculation bien-pensante et il suffit pour s’en convaincre de lire l’explication que le Hadîth fournit de notre v110 : « Abou Horaira a dit au sujet de ce verset : “Vous êtes la meilleure des communautés parmi les hommes” que les meilleurs d’entre eux seront ce qui feront venir les gens les chaînes au cou jusqu’à ce qu’ils se convertissent à l’Islam ». Hadîth rapporté par al Bukhârî.

[3] S4.V82 : « وَلَوْ كَانَ مِنْ عِنْدِ غَيْرِ اللَّهِ لَوَجَدُوا فِيهِ اخْتِلَافًا كَثِيرًا… » Le principe de non-contradiction ou cohérence et le troisième postulat sur lequel est coraniquement fondé de notre méthodologie d’Analyse littérale, voir : Les cinq postulats coraniques du Sens littéral.

[4] S4.V123-124 :

  لَيْسَ بِأَمَانِيِّكُمْ وَلَا أَمَانِيِّ أَهْلِ الْكِتَابِ مَنْ يَعْمَلْ سُوءًا يُجْزَ بِهِ وَلَا يَجِدْ لَهُ مِنْ دُونِ اللَّهِ وَلِيًّا وَلَا نَصِيرًا (123) وَمَنْ يَعْمَلْ مِنَ الصَّالِحَاتِ مِنْ ذَكَرٍ أَوْ أُنْثَى وَهُوَ مُؤْمِنٌ فَأُولَئِكَ يَدْخُلُونَ الْجَنَّةَ وَلَا يُظْلَمُونَ نَقِيرًا

Pour l’analyse littérale de ce verset essentiel, voir : Le Salut universel selon le Coran et en Islam et aussi Islam/islâm, Foi/îmân, Perfection/iḥsân, selon le Coran et en Islam ainsi que Violence et religion, l’Islam et le Coran.

[5] S3.V110 :

 كُنْتُمْ خَيْرَ أُمَّةٍ أُخْرِجَتْ لِلنَّاسِ تَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَتَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَتُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَلَوْ آَمَنَ أَهْلُ الْكِتَابِ لَكَانَ خَيْرًا لَهُمْ مِنْهُمُ الْمُؤْمِنُونَ وَأَكْثَرُهُمُ الْفَاسِقُونَ

[6] Sur le problème des classements par racine verbale, voir : L’Analyse lexicale.

[7] : En attestent une inscription Nord arabique et l’usage à 11 reprises des trois cas de flexion et du pluriel dans le Coran.

[8] Cf. Rudi Paret, art. « Umma », First Encyclopædia of Islam, Brill, Leiden, rééd. 1987, Vol VIII, p. 1015-1016.  et Jeffery, The Foreign Vocabulary of the Qur’an, Oriental Institute, Baroda, 1938, p. 69.

[9] S2.V134 : «  تِلْكَ أُمَّةٌ قَدْ خَلَتْ لَهَا مَا كَسَبَتْ وَلَكُمْ مَا كَسَبْتُمْ وَلَا تُسْأَلُونَ عَمَّا كَانُوا يَعْمَلُونَ »

[10] Le fait qu’il s’agisse ici aussi bien des musulmans que des Gens du Livre se déduit aisément de la première partie de ce verset. Pour son analyse littérale, voir : La pluralité religieuse selon le Coran et en Islam.

[11] S5.V48 :

 « وَلَوْ شَاءَ اللَّهُ لَجَعَلَكُمْ أُمَّةً وَاحِدَةً وَلَكِنْ لِيَبْلُوَكُمْ فِي مَا آَتَاكُمْ فَاسْتَبِقُوا الْخَيْرَاتِ إِلَى اللَّهِ مَرْجِعُكُمْ جَمِيعًا فَيُنَبِّئُكُمْ بِمَا كُنْتُمْ فِيهِ تَخْتَلِفُونَ … »

Concernant le terme umma appliqué aux Gens du Livre voir aussi, S3.V113 et S5.V66. Concernant tout particulièrement les juifs : S7.V159.

[12] Par « forme de piété » nous traduisons le singulier mansak employé dans ce verset [ou mansik selon l’autre variante de récitation]. La racine nasaka dont ce terme dérive signifie être pieux, se consacrer à la vertu. Le terme mansak est trop souvent confondu avec le singulier munsak, dont le pluriel manâsik est plus connu et désigne un lieu d’immolation et, par métonymie seulement, les rituels qui en découlent. Sachant que le Coran ne se mêle pas de définir avec précision les rituels, cultes et autres pratiques religieuses, il nous semble donc logique de retenir l’idée de piété dès lors que l’on entend ainsi ce qui relève plus du fond que de la forme. Il s’agit ici de la couleur spécifique de la foi propre à chaque communauté religieuse et non des pratiques qui leur sont spécifiques.

[13] S3.V113-115

  لَيْسُوا سَوَاءً مِنْ أَهْلِ الْكِتَابِ أُمَّةٌ قَائِمَةٌ يَتْلُونَ آَيَاتِ اللَّهِ آَنَاءَ اللَّيْلِ وَهُمْ يَسْجُدُونَ (113) يُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَالْيَوْمِ الْآَخِرِ وَيَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَيَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَيُسَارِعُونَ فِي الْخَيْرَاتِ وَأُولَئِكَ مِنَ الصَّالِحِينَ (114) وَمَا يَفْعَلُوا مِنْ خَيْرٍ فَلَنْ يُكْفَرُوهُ وَاللَّهُ عَلِيمٌ بِالْمُتَّقِينَ

[14] « déviants  » pour fâsiqûn. Le verbe fasaqa signifie pour les fruits et les graines sortir du tégument et, par extension, sortir de la voie droite. Dans le contexte, il est clair que cela signifie que lesdits Gens du Livre ont déviés de la voie qui faisait d’eux une excellente communauté, d’où notre « déviants » et non pas « pervers » comme la traduction standard et bien d’autres se plaisent à l’instiller. 

[15] Pour les étapes de cohérence et de convergence, voir : Intratextualité : Exhaustivité, Non-thématicité, Cohérence, Convergence.

[16] L’on remarquera qu’ici le verbe d’état être/takun est ici en mode présent et non au passé comme il l’est au v10.

[17] S3.V104 : « وَلْتَكُنْ مِنْكُمْ أُمَّةٌ يَدْعُونَ إِلَى الْخَيْرِ وَيَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَيَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ »

[18] Pour rappel : 1– Exclusive de la foi, seule ma foi est juste et valable ; 2– Exclusive de la religion, seule ma religion est agréée ; 3– Exclusive du Salut, seules ma foi et ma religion permettent d’obtenir le Salut dans l’Au-delà. Voir : La pluralité religieuse selon le Coran et en Islam.