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Interprétation infinie du Coran

S31.V27 ; S18.V109

 

En l’article l’interprétation du Coran selon le Coran et en Islam, S3.V7, nous avons montré que contrairement à ce qui est couramment affirmé, ce verset ne justifiait en rien l’interprétation du Coran, mais, à l’inverse, la discréditait. Cette mise en garde coranique n’a en réalité jamais eu d’impact sur l’Exégèse qui a toujours été majoritairement interprétative, cf. Interprétation du Coran et Intertextualité, y compris l’exégèse dite littéraliste, sur ce point voir Sens Littéral et Littéralisme.

Ceci étant, à notre époque, l’approche interprétative connaît un regain d’intérêt, notamment du fait de l’influence de la théorie herméneutique dans les milieux réformateurs musulmans et islamologiques. Aussi, est-ce couramment que ces néo-exégètes légitiment leurs nouvelles interprétations du texte coranique en affirmant que le Coran aurait une infinité de significations, c’est-à-dire d’interprétations. Il s’agirait même là d’un signe, voire d’une preuve, de son aspect miraculeux divin : i’jâz. Les deux versets cités pour prouver la réalité de cet « océan de sens » sont S31.V27 et S18.V109. De ces versets, les interprétateurs tirent les formules péremptoires suivantes : « Le Coran porte en lui des significations infinies » ou « Le Coran a une pluralité infinie de sens », notons que pour cette dernière l’infini est curieusement multiplié ! Si cela s’avérait exact, alors le Message de Dieu ne serait en réalité qu’une somme d’interprétations, non plus ce que Dieu a voulu communiquer, mais ce que les hommes en pensent…

 

• Que dit l’Islam

Les deux versets mis à contribution peuvent être étudiés complémentairement, en voici une première traduction littérale :

« Tous les arbres de la terre seraient-ils calames et l’Océan de plus grossi de l’encre de sept mers que ne tariraient pas les paroles/kalimât de Dieu ; Certes, Dieu est Tout puissant, infiniment Sage. », S31.V27.[1]

 « Réponds[2] [Ô Muhammad]  : Si l’Océan était d’encre pour les paroles/kalimât de mon Seigneur, l’Océan s’assécherait avant que ne tarissent les paroles/kalimât de mon Seigneur.[3] Il en serait ainsi quand bien même en doublerions-Nous l’encre. », S18.V109.[4]

Le mot clef en ces deux versets est sans aucun doute le pluriel kalimât/mots, paroles, lequel en apparence ne précise pas ce qu’il qualifie. Si l’on se réfère aux commentaires classiques, l’on constate que trois interprétations en ont été données. Par kalimât, l’on devrait comprendre l’ensemble des paroles révélées aux hommes par Dieu, telles la Thora et le Coran. Ou bien kalimât désignerait la Connaissance/‘ilm de Dieu, celle-ci dépassant incommensurablement celle de tous les hommes réunis. Enfin, les kalimât seraient les décrets ( existenciateurs) pris par Dieu de par Sa Toute-puissance en tant que Créateur de toute chose. À vrai dire, l’Exégèse ne s’est que peu intéressée à déterminer le sens exact de kalimât, mais a surtout vu là prétexte à alimenter la querelle théologique relative à la nature de la Parole de Dieu/kalâmu–llâh : est-elle créée ou incréée ? Fameuse thématique qui n’est absolument pas abordée par le Coran lui-même, mais directement influencée par la problématique du logos/Verbe de Dieu dans le christianisme. Comme de règle en ces disputations intellectuelles,  ces mêmes versets ont été interprétés pour servir l’un ou l’autre de ces deux avis. Ainsi, pour l’orthodoxie sunnite, ces versets indiquent que la Parole de Dieu est inépuisable : « que ne tariraient pas les paroles de Dieu ». Elle n’a donc pas de fin, et toute chose qui n’a pas de fin n’a pas selon eux de commencement, elle est donc éternelle. Ils en déduisent que la Parole est un attribut de Dieu, attribut éternel et incréé, et que le Coran en tant que Parole de Dieu est donc incréé et éternel. Pour le mutazilisme, ces versets indiquent au contraire que la Parole de Dieu a une fin : « avant que ne tarissent les paroles de Dieu ». Or, ce qui peut cesser d’être n’est pas éternel et, suivant le raisonnement inverse, les mutazilites en déduisent que la Parole de Dieu est donc nécessairement créée. Ceci dit, ce débat ne fait réellement sens qu’en fonction de catégories mentales très aristotéliciennes, nous ne nous appesantirons donc pas sur la question, mais l’analyse littérale résoudra cette aporie historique. Au demeurant, comme nous l’avons souligné, ce n’est pas le versant théologique du terme kalimât qu’exploitent les néo-exégètes, mais le potentiel interprétatif de cette infinité de sens supposée au texte coranique.

 

• Que dit le Coran

Tout l’enjeu de l’Analyse littérale de ces deux versets est donc de déterminer ce que désigne le pluriel kalimât [كَلِمَات]. Ce faisant, nous allons constater par quelle série de glissements de sens le segment « les paroles/kalimât de Dieu » a été dévié au service de la théorie herméneutique appliquée à l’interprétation maximale du Coran.

– Premier glissement de sens. D’un point de vue sémantique, kalimât est un des pluriels de kalima [كَلِمَة] ayant pour sens : mot, parole, poème, etc. Or, ce pluriel est dans la discussion classique traité comme s’il s’agissait d’un singulier : la Parole de Dieu.

– Deuxième glissement de sens. L’expression Parole de Dieu traduit en réalité l’arabe kalâmu–llâh [كَلَام اللَّهِ], locution célèbre en laquelle le terme kalâm [كَلَام] est un autre singulier signifiant parole, propos, discours. L’arabe dispose donc de deux termes différents qui ne sont pas exactement synonymes, le premier : kalima, désigne plutôt la forme, le second : kalâm, concerne plutôt le fond.

– Troisième glissement de sens. Selon les théologiens, la locution kalâmu–llâh/Parole de Dieu ne désigne pas le Coran, mais la Parole de Dieu en tant qu’Attribut divin. Nous l’avons dit, il s’agit clairement-là d’un calque de la préoccupation théologique chrétienne quant au Verbe/logos de Dieu. Ceci explique d’ailleurs que la question créée/incréé concerne la Parole/kalâm de Dieu et non le Coran en tant qu’écrit physique mais en tant qu’émanation immatérielle divine. Ces constructions théologiques sont en réalité sans rapport avec le Coran qui, d’une part, n’aborde pas la question et, d’autre part, emploie la locution kalâmu–llâh selon un sens concret différent. En effet, en les trois occurrences coraniques de la locution kalâmu–llâh, ce n’est pas le Coran qui est ainsi qualifié, mais un propos/kalâm de Dieu, propos révélé, précis et limité à un sujet déterminé et dont le sens a été refusé par certains : des Hébreux en S2.V75, des Qurayshites en S9.V6 et des musulmans en S48.V15.

– Quatrième glissement de sens. Il ressort de ce qui précède que ceux qui soutiennent en fonction de ces deux versets que le Coran est interprétable à l’infini assimilent les kalimât/paroles dont il est ici question à la Parole/kalâm comprise improprement comme désignant le Coran.

– Cinquième glissement de sens. Quelles que soient les paroles/kalimât mentionnées en ce verset, il n’est pas dit qu’elles ont des significations infinies, mais que ces paroles elles-mêmes seraient en nombre infini. Il s’agit sans aucun doute du biais essentiel fondant l’interprétation défendue par les néo-exégètes et leurs prédécesseurs : « Le Coran porte en lui des significations infinies », cf. introduction.

– Sixième glissement de sens. Si ces paroles/kalimât sont assimilées au Coran, c’est que l’on considère en ces versets que le Coran est l’écrit correspondant aux  « paroles/kalimât de Dieu », les « paroles » désigneraient donc par métonymie l’écrit du Coran. Or, quand il est dit : « tous les arbres de la terre seraient-ils calames et l’Océan de plus grossi de l’encre de sept mers », la mise en écrit des  « paroles/kalimât de Dieu » n’est pas une réalité, mais simplement une hypothèse de nature allégorique. En d’autres termes, rien n’indique ici une mise par écrit desdites paroles de Dieu et rien ne permet d’établir un quelconque parallèle entre le propos de ces versets et le texte écrit du Coran.

– Septième glissement de sens. Il est considéré à tort que ces paroles/kalimât seraient infinies. En effet, chacun de ces versets exprime une parabole à l’évidence commune : une immense quantité d’encre ne suffirait pas, le cas échéant, à mettre par écrit lesdites paroles. Par ailleurs, ces deux versets emploient des formulations semblant contradictoires : « avant que ne tarissent les paroles/kalimât de mon Seigneur », v109, et « que ne tariraient pas les paroles/kalimât de Dieu », v27. À bien lire, la première supposerait que ces paroles divines, tout en étant incommensurables, sont à terme tarissables[qabla an tanfada kalimâtu–llâh], c’est-à-dire malgré tout finies en nombre. Nous l’avons vu, c’est là l’argument pris par les mutazilites pour affirmer le caractère fini et donc créé de la Parole divine. La seconde proposition semble indiquer à l’inverse que Ses paroles ne se tarissent pas [mâ nafidat kalimâtu–llâh], et c’est là l’argument pris par le sunnisme acharite pour affirmer le caractère infini et donc incréé de la Parole divine. Aussi, si nous devions comprendre de la sorte ces deux énoncés, il y aurait là contradiction, ce qui s’opposerait au troisième des cinq postulats coraniques du Sens littéral, à savoir : le Coran est un corpus clos cohérent.

– Ceci étant, sans même avoir à directement tenir compte de la chronologie des sourates,[5] l’on constate que le S18.V27 est plus détaillé que le S18.V109, ce dont nous déduisons que ce second verset est un rappel résumé du premier.[6] Du reste, le v109 est considéré comme postérieur au v27 et ces données confirment que l’impératif « qul » est à comprendre au sens de « réponds ».[7] Ainsi, la version longue de la parabole mise en œuvre au v27 : « tous les arbres de la terre seraient-ils calames et l’Océan de plus grossi de l’encre de sept mers » est-elle condensée sous la forme « si l’Océan était d’encre », v109. De même, la proposition du v27 : « que ne tariraient pas les paroles de Dieu » est reprise sous une forme plus explicite par le v109 : « avant que ne tarissent les paroles de mon Seigneur ». Or, le fait que la formulation du segment « que ne tariraient pas les paroles de Dieu » ait pu être comprise comme une négation absolue indiquant que les paroles de Dieu jamais ne s’épuisent est lié à une ambivalence résiduelle des phrases négatives exprimant en arabe coranique[8] une hypothèse. Le français est en ce cas plus précis, notamment grâce à l’emploi de plusieurs modes conditionnels, et la traduction littérale peut donc être plus précise que celle que nous avions jusqu’à présent suivie pour des raisons didactiques, d’où : « tous les arbres de la terre seraient-ils calames et l’Océan de plus grossi de l’encre de sept mers que ne seraient pas taries les paroles de Dieu… », v27. L’on constate alors que l’idée mise en œuvre est identique à celle du v109 : « si l’Océan était d’encre pour les paroles de mon Seigneur, l’Océan s’assécherait avant que ne tarissent les paroles de mon Seigneur… » Il s’agit bien là de la seule solution de sens grammaticalement correcte et conforme au texte arabe permettant de ne pas générer une contradiction.

En toute rigueur, le propos de nos deux versets n’était pas de dire que les paroles/kalimât de Dieu sont infinies, mais qu’elles sont en nombre incommensurable, c’est-à-dire au-delà de ce que les capacités humaines peuvent envisager. Nous retrouvons le même procédé au sujet des bienfaits de Dieu : « …si vous comptiez les grâces de Dieu, vous ne pourriez les dénombrer… », S14.V34.  Ce constat littéral rend caduques quant à ces deux versets toutes les spéculations théologiques relatives à la Parole de Dieu infinie et à ses caractéristiques supposées. Le seul objectif de ces versets est de sublimer la grandeur et la Toute-puissance de Dieu, son inconcevable incommensurabilité.

– Ainsi, si l’on tient compte de l’ensemble des glissements de sens que nous avons soulignés et des résultats de sens que nous avons mis en lumière, il est possible d’établir qu’elle est la signification du pluriel kalimât en nos deux versets. Rappelons que l’Exégèse avait retenu trois possibilités : kalimât désignerait l’ensemble  des paroles révélées, ou bien la Connaissance de Dieu, ou encore : les décrets existenciateurs pris par Dieu de par Sa Toute-puissance. Nous aurons largement démontré que le pluriel kalimât ne pouvait représenter la  locution au singulier Parole de Dieu comprise en tant que paroles révélées, cette affirmation est hors sujet et ne repose que sur plusieurs glissements de sens indéfendables. De même, aucun élément ne permet d’affirmer que le pluriel kalimât serait ici un singulier compris comme synonyme de Connaissance de Dieu. Par contre, qu’il faille ici entendre kalimât par décrets est cohérent. En effet, d’une part, le Coran nous enseigne que Dieu en tant que Créateur lorsqu’Il décrète une chose recourt à des paroles/kalimât dites existentiatrices : « Concepteur des cieux et de la terre qui, lorsqu’Il décrète une chose, dit :  « Sois ! », est [kun fa-yakûn] », S2.V117. D’autre part, l’Analyse contextuelle des deux sourates confirme ce choix puisque concernant S18.V109 il est parfaitement établi que cette sourate est composée de cinq récits tous en lien avec la Toute-puissance des décrets de Dieu, et notre v109 en est la conclusion. S’agissant de S31.V27, elle se conclut elle aussi sur l’évocation de la Toute-puissance divine, vs20  et 25-28. De plus, du point de vue de l’Analyse intratextuelle,[9] nous citerons un verset attestant de l’emploi du terme kalimat pour qualifier les décrets divins : « C’est  ainsi que s’accomplit cette parole/kalimat/décret [10] de ton Seigneur, en toute excellence[11] et justice ; pas de modification de Ses paroles/kalimât/décrets, Il est Celui qui entend et sait parfaitement».[12]

Tel est l’exercice de la Toute-puissance divine : la mise en œuvre d’une somme incommensurable de décrets/kalimât divins, décrets immuables : « pas de modification de Ses paroles/kalimât/décrets ». Aussi, pour exprimer l’incommensurabilité de ces décrets, et à titre seulement de comparaison analogique, il est indiqué que leur nombre est tel que l’eau/encre de tous les océans ne suffirait pas à les mettre par écrit. Encore nous faut-il préciser que le terme décret est lui aussi purement  anagogique et ne nous permet pas de savoir à quelle réalité correspond sur le plan divin cette notion de décrets/kalimât.

Au final, le Sens littéral de nos deux versets sera rendu comme suit : « Tous les arbres de la terre seraient-ils calames et l’Océan de plus grossi de l’encre de sept mers que ne seraient pas taries les paroles/décrets/kalimât de Dieu ; Certes, Dieu est Tout puissant, infiniment Sage. », S31.V27.

« Réponds [Ô Muhammad]  : Si l’Océan était d’encre pour les paroles/décrets/kalimât de mon Seigneur, l’Océan s’assécherait avant que ne tarissent les paroles/décrets/kalimât de mon Seigneur. Il en serait ainsi quand bien même en doublerions-Nous l’encre. », S18.V109.

 

Conclusion

L’Analyse littérale de ces deux versets aura montré qu’ils ne traitaient en aucune manière d’une capacité intrinsèque du Coran à posséder une infinité de sens ou d’interprétations. Ces versets ont seulement pour objectif d’exprimer par analogie la Toute-puissance divine qui se traduit en Sa création par l’exécution des  « paroles/décrets/kalimât de Dieu », lesquels décrets, à l’image de Sa création, sont incommensurables, car quand bien même « tous les arbres de la terre seraient-ils calames et l’Océan de plus grossi de l’encre de sept mers » que « ne seraient pas taries les paroles/décrets/kalimât de Dieu ».

C’est donc par le biais de très nombreux glissements de sens que l’on parvint à contre-Coran à permuter la notion exprimée au pluriel de paroles/décrets/kalimât divins par le concept théologique de Parole/kalâm de Dieu au singulier. Puis, de là, c’est tout aussi improprement que ladite Parole de Dieu est assimilée au texte coranique. C’est donc par cette voie nettement surinterprétative que, tout à la théorie herméneutique, les néo-exégètes prétendent à tort que le Coran recèle une infinité de significations. En réalité, c’est désirer que le Coran soit interprétable à l’infini, approche la plus simple pour que le Coran se plie aux exigences de nos propres opinions.  En d’autres termes, ce n’est point le vouloir-dire du Coran qui est l’objet de la recherche interprétative, mais le pouvoir-dire qu’on lui suppose, mais qui de fait n’est autre que celui des interprétateurs. Or, si l’Interprétation est effectivement un océan de signification, c’est le message du Coran qui ainsi se trouve noyé en la mer et l’encre de nos interprétations !

Enfin, rappelons-le, à l’opposé des positions exégétiques prônant l’interprétation du texte coranique, le Coran se définit lui-même comme un texte explicite, univoque, cohérent, donc ne nécessitant pas d’interprétation.[13] L’entendre et le comprendre revient seulement à déterminer son Sens littéral, son vouloir-dire  : le Message voulu par Dieu, opéré par la Révélation, transmis par Muhammad Son messager et signifié par le Texte coranique.

Dr al Ajamî

 

[1] S31.V27 : « وَلَوْ أَنَّمَا فِي الْأَرْضِ مِنْ شَجَرَةٍ أَقْلَامٌ وَالْبَحْرُ يَمُدُّهُ مِنْ بَعْدِهِ سَبْعَةُ أَبْحُرٍ مَا نَفِدَتْ كَلِمَاتُ اللَّهِ إِنَّ اللَّهَ عَزِيزٌ حَكِيمٌ »

[2] Par convention l’impératif « qul » est rendu en ces cas là par « dis », mais, présentement, nous verrons plus avant quant à la chronologie de ces deux versets que le v109 est postérieur au précédent et qu’il s’agit d’un éclaircissement sans doute donc suite à une question, ce qui justifie ici l’emploi de « qul » au sens de  « réponds ».

[3] Noter le point final, car il est grammaticalement indiqué que Dieu est l’allocutaire de la dernière phrase.

[4] S18.V109 : « قُلْ لَوْ كَانَ الْبَحْرُ مِدَادًا لِكَلِمَاتِ رَبِّي لَنَفِدَ الْبَحْرُ قَبْلَ أَنْ تَنْفَدَ كَلِمَاتُ رَبِّي وَلَوْ جِئْنَا بِمِثْلِهِ مَدَدًا  »

[5]  De principe, l’Analyse littérale reste très réservée quant à la fiabilité de la chronologie traditionnelle des sourates coraniques. Sur ce point, voir : Méthodologie d’Analyse Littérale du Coran ;  A – L’intratextualité ; 3. a. 1 – Le contexte métatextuel.

[6] Cette situation est fréquente dans le Coran et explique qu’il n’y a en réalité quasiment jamais de doublons coraniques, mais qu’un même fait ou récit puisse être abordé de manière plus ou moins détaillée et/ou des angles différents.

[7] Voir note 1 et 4.

[8] Ce n’est pas le cas en arabe dit classique qui, lors de sa normalisation, a réduit cette ambivalence grammaticale.

[9] Voir : Sens littéral et Intratextualité.

[10] Nous ne mettons pas  le cas présent de majuscule à « parole » puisqu’il s’agit d’un décret de Dieu, comme le confirme le passage au pluriel  « paroles/kalimât », et non de Sa “Parole” comprise au sens théologique qui, nous l’avons expliqué, se dit en arabe kalâm et non pas kalimat.

[11] D’ordinaire, le terme ṣidqan est compris comme signifiant en toute vérité, mais s’agissant de l’absoluité des décisions par décrets de Dieu, il est préférable ici de le rendre par une autre de ses significations : « en toute excellence », perfection, voire force, vigueur.

[12] S6.V115 : « وَتَمَّتْ كَلِمَةُ رَبِّكَ صِدْقًا وَعَدْلًا لَا مُبَدِّلَ لِكَلِمَاتِهِ وَهُوَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ »

[13] Voir : Les cinq postulats coraniques du Sens littéral.